Nous sommes en guerre mondiale économique, bien que cette guerre n'ait fait l'objet d'aucun débat dans les représentations citoyennes. Nous sommes donc tenus à un effort de guerre qui ne dit pas son nom, et qui absorde et met en péril notre avenir tel un tourbillon. Je propose de montrer quelques parallèles entre guerre "classique" et la guerre économique actuelle.
La guerre commence bien souvent par une mobilisation générale:
Avant le départ pour le front, la photo des conscrits est toujours un souvenir:
Il faut ensuite choisir son arme, selon ses affinités et ses "compétences", maître mot des évaluations visant à répartir les forces dans les emplois.
La pratique du remplacement militaire consistait, de 1802 à 1872, à payer une personne non tirée au sort pour qu'elle remplace une personne ayant "tiré un mauvais numéro", c'est-à-dire une personne tirée au sort pour partir à la guerre. Bien sûr, tout le monde ne pouvait pas payer pour éviter d'aller au front et donc échapper à une certaine forme de précarité de la vie.
Les conditions du front ont varié dans la forme:
Mais les effets de la guerre restent les mêmes:
Pendant ce temps-là, ceux qui envoient à la casse des populations entières sont toujours bien au chaud:
Certains ne veulent ou ne peuvent pas se battre.
Dans les deux types de guerre, la précarité est maximum:
- précarité physique: blessures par balles, éclats, gaz ou autres pour la guerre "classique"; troubles musculo-squelettiques, mal de dos, accidents du travail dans la guerre actuelle,
- précarité mentale: stress, dépression, ...
- précarité de la vie: blessures, suicides et morts sont au rendez-vous.
Les futurs diplômés, munis des compétences requises, sont la nouvelle chair à canon de la guerre économique.